samedi 5 mars 2016

Tell me this guitar won't get me anywhere

Hellow !


Vous n'êtes pas sans savoir que je suis une férue des festivals, et que je donnerais sans doute ma vie pour pouvoir faire tout ceux qui m'intéressent en une année seule. Parfois, l'argent ou le temps manquent, et on ne peut se permettre la folie de débarquer au Sziget ou de s'envoler pour le Coachella. Ma seule préoccupation au moment où je suis fauchée et surbookée par les partiels, est d'éplucher tous les festivals qui ont lieu cette année, de mater leurs affiches comme la pauvre fille désillusionnée que je suis. Alors oui, je suis une sadomasochiste confirmée mais dans mon désespoir, j'ai au moins le plaisir de tomber sur de magnifiques affiches, qui méritent d'être partagées plus qu'elle ne le sont déjà. L'occasion de découvrir et de mettre en valeur de grands artistes n'arrive pas tous les jours, et en partageant mes plus belles affiches de festivals, j'ai l'impression de contribuer à l'accroissement de leur carrière ( je suis prête à demander ma rémunération s'ils finissent pleins aux as).
Ainsi, voici un petit top 5 des affiches de festoches (français) de cette année (ouais bon ok je triche, la plupart datent de l'été dernier), que j'ai trouvé les plus canons.


1 ||
Festival Indisciplinées 

Cette tuerie quoi ! Bon déjà le nom de ce festival m'a toujours fait beaucoup d'effet, il est complètement FÉMINISTE (oui je m'en fous de la vraie signification du nom, je fais ma petite interprétation) et j'adore ça. Non pas que je le sois réellement, en réalité je suis même agacée par ces féministes engagées qui se présentent comme une race supérieure à la minable espèce qu'est l'homme ( avec un petit "h" donc ). Mais bon, l'esprit féministe lui-même, est légitime et courageux et forcément avec de pareilles qualités, je ne peux qu'admirer. 
Ce nom donc, me plaît terriblement mais cette EXPLOSION DE COULEUR encore plus. Ces formes bleutées, poétiques angoissantes, sur un fond de coucher de soleil presque apocalyptique, moi je suis fan. Puis ces couleurs chaudes, et ces ombres allongées, presque sexy, semblant fuir constamment, évoquent finalement très bien la femme indisciplinée. Une affiche complètement raccord avec son nom donc, en plus d'être juste sublime.


2 ||
Macki music festival

Comme je SURLIKE cette affiche. Non pas particulièrement parce qu'un homme diablement bien foutu se tient dessus, mais surtout encore une fois grâce aux COULEURS que je trouve terribles. Déjà ce rosé de fin de journée me plaît de façon inconditionnelle. Et mêlé à des dunes s'étendant à perte de vue... C'est pour moi la représentation parfaite de mon état d'esprit lorsque je me rends à un festival. C'est quelque chose de très sentimental et assez indescriptible, je dois l'admettre.
Enfin clairement, c'est le fond qui me plaît, plus que le premier plan. Même si le corps de l'homme, aux proportions démesurées, surplombant le paysage, est une très belle image également.
Puis l'ensemble a un côté très vintage et naturellement, vu que mes goûts ne sont pas très originaux, je suis comme la plupart des gens ; j'adore le vintage. Je suis donc complètement séduite.


3 ||

Be street weeknd urban festival

Encore une fois ici dans un premier temps, le nom  du festival me séduit. Déjà un nom où il y a à la fois "weeknd" ( écrit comme ça en plus ! Trop de styyyyyle ) et "street", ne peut qu'être cool. Puis je vous avoue que l'esprit "be quelque chose" me fait toujours kiffer. On pourrait mettre n'importe quoi derrière, que je kifferais toujours autant ( oui oui, même "be racist"). Je sais pas pourquoi mais l'impératif du verbe "être" ne m'évoque jamais quelque chose de très sérieux, c'est toujours un ordre qu'il faut prendre à la cool. Et ça rend le tout plus cool du coup. On peut "be" plusieurs choses à la fois, qui plus est des choses contradictoires et à vrai dire on s'en fout, c'est ça l'esprit du "be" ! L'essentiel est d'être quelque chose. Enfin bien sûr il s'agit de ma propre interprétation du truc, et peut-être passe-je pour une folle à lier mais bref. Si l'en-tête de cette affiche est déjà pour moi une réussite, je suis totalement admirative du dessin qui y figure, que je trouve à la fois rétro et moderne. L'alliance "fond aux formes géométriques" et "dessin comme fait au crayons de couleurs" me plaît, et je trouve le tout hyper tendance. Oui oui, "tendance" est bien le mot que je voulais ( je me sens comme Cristina Cordula). Pour moi, cette affiche colle totalement avec notre ère. Elle est dans la vibes quoi. Puis la chemise hawaïenne, la créature mystique avec une sorte de podium en guise de crâne, et un visage de Batman-orang-outan-tigre à dents de sabre, c'est quand même la classe. A côté de tout ça, on a également une police très sympa ( le s "éclair" notamment, qui donne du peps), en fait c'est carrément une affiche que j'aurais pu faire ( si bien entendu j'avais le talent, meskina moi-même ), tant tout ce qui y est représenté me correspond.


4 ||


Festival Les nuits de Fourvière

Alors CELLE-LÀ ! Je l'aime à la folie, premièrement parce qu'elle a l'air d'avoir été faite à la sortie d'une boîte le Dimanche matin 7h, après avoir bu comme un trou à rats toute la nuit. Cette image est juste totalement délirante, et elle est je trouve, une représentation parfaite de l'amusement et de la liberté que l'on peut ressentir lorsque l'on se rend à un festival. Puis le choix du déguisement de chien est très bien choisi ; c'est à la fois un animal joueur, affectueux, vif mais qui peut montrer des dents. Autrement dit le festivalier parfait. Je n'aurais guère pu choisir mieux. 
Et évidemment le truc génial de la photo c'est la position du "viens faire un gros câlin" ou "I'm freeeeeeeee falliiiiiin", au choix. Poils aux vents, la bestioles se libère. On ne sait de quoi, mais elle le fait. Elle laisse une bourrasque la décoiffer, au rythme des battements de son coeur, traduisant son incontrôlable émotion. Derrière, un cycliste passant par là, se foutant royalement de croiser un chien de taille humaine en plein désert, ou au contraire s'arrêtant pour joindre son émotion à celle de l'animal ( selon votre choix, encore une fois ). C'est ça l'esprit festival. C'est ça la vie.



5 ||
Festival Les escales Saint-nazaire

Celle-ci me fait pas mal rire. Je la trouve limite grotesque. Cet espèce d'animal affublé d'un costume traditionnel de ce qui semble être le Pérou ( le festival est spécialiste en terme de musique métissées, de musiques du monde ), est aussi imagé que ridicule. Mais naturellement, c'est cet aspect poétique qui va encore l'emporter chez moi. J'aime de façon évidente ce qui sort de l'ordinaire, et avec cela je ne pouvais pas passer à côté de cette affiche.
Mais même si elle fait partie des mes affiches préférées, j'y regrette un fond plus nuancé ( ce vieux violet ne nous plonge dans aucun univers), ou une expression sur le visage de la chose (?) plus enjouée du moins, pas cette moue insignifiante, ou à la limite, indiquant presque une forme de crainte. 
Enfin cela étant dit, je reste quand même adoratrice de l'image, l'idée même d'humaniser une créature inconnue me plaisant beaucoup.


mercredi 3 février 2016

Muah, I french kiss it like we in Paris

Hey Jude ! Nous sommes début Février, et j'ai vécu un Noël dégoulinant de foie gras, puant le vieux sapin croupissant, ainsi qu'un nouvel an enflammé, rugissant et étourdissant ( oui je sais, ça parait loin). Pour autant, je n'ai pas perdu de vue certains objectifs que je me suis fixé concernant mon blog chéri ( objectifs qui certes, datent de cent ans, mais qui vont malgré tout se réaliser ), et ai décidé de les atteindre dès maintenant, car je suis une grande travailleuse (lolilol).




Ainsi donc, si je reviens parmi vous en ces heures post-noëliennes et nouvelaniesques, c'est pour vous parler du concert auquel j'assistai le 6 Juillet 2014 à l'Olympia, celui du magnifique Big Sean, du génial G-eazy et des fantastiques Rae Sremmurd.
Souvenez-vous, damoiselles et damoiseaux, lorsque je vous avais parlé de G-eazy justement. Ce rappeur californien qui m'avait été recommandé dans un bar parisien et qui m'avait immédiatement séduite. Eh bien c'est ce charmant jeune homme entre autres merveilles, que j'ai pu voir sur scène cet été. Il m'a fallu pour écrire ce post, remonter dans ma pauvre mémoire étroite et poussiéreuse, mais je suis parvenue à vous faire un compte-rendu de cette mémorable soirée.

Le 6 Juillet aux alentours de 15h, j'arrive devant l'Opéra de Paris, pianotant à vive allure sur le clavier de mon téléphone. J'attends en effet l'unique ami avec qui je me rends au concert, et qui ne daigne pas répondre à mes messages pullulants. Me doutant bien que se donner rendez-vous à 15h pour un concert à 20h, n'était pas la perspective la plus plaisante pour mon accompagnateur ( qui en bon flemmard et non connaisseur des files d'attentes des concerts, avait jugé exagéré de se rendre aussi tôt à l'Olympia), je lui avais gentiment proposé de prendre des places dans la queue, qu'il rejoindrait au moment qui lui semblerait opportun. Je m'étais trouvée bien bonne de lui accorder ce privilège, et cet ingrat n'osait même pas répondre à un seul de mes sms. Furieuse, je le harcelais, tandis que je parcourais les quelques mètres qui me séparaient encore de la salle de concert. 

A peine entame-je le boulevard des Capucines, que déjà j'entrevois un petit troupeau de personnes, à une distance totalement en accord avec la situation géographique de l'Olympia. Déjà quelque peu agacée par les non-réponses de mon ami, je redouble de tourment en constatant que je ne suis pas une des premières dans la file. Rapidement, toutes les personnes qui passent à côté de moi se transforment en concurrents, des prétendants à la place dans la queue qui se présente à moi. Les jeunes, les vieux, femmes, hommes, je ne fais pas la différence, et me mets à courir, déterminée à ne plus perdre un seul instant. J'arrive finalement à me caler dans la queue sans que personne n'ait pu me dépasser ( je constate d'ailleurs que la plupart des gens continuent tranquillement leur chemin, sans se soucier une seconde de Big Sean ). Silencieusement victorieuse, j'annonce dans un énième texto à mon soit disant pote, que je suis arrivée à bon port. Ce à quoi il finit par répondre, m'affirmant que deux amis à lui se trouvent déjà dans la queue, et qu'"ils sont hyper bien placés" me dit-il. A ces mots, je me mets à observer ma propre position. Malheureusement, contrairement à ce que j'ai l'habitude de vivre, je ne suis pas en début de file. Pour autant, la place que j'occupe n'est pas moindre, et en courant un peu au moment de l'ouverture des portes, les chances pour que j'atteigne le premier rang risquent fortement de se présenter.
Toutefois, je ne suis pas contre un petit coup de pouce. Je demande donc à mon ami de me décrire ses copains, afin que je puisse les rejoindre subtilement. Naturellement, ses réponses se font plus vagues que tout le flou de l'indéfinissable, et il s'avère compliqué pour moi de retrouver "deux bruns à lunettes, et aux t-shirts à motifs" au milieu d'une foule de bruns binoclards aux t-shirts tous plus ethniques les uns que les autres. D'ailleurs le public de Big Sean, parlons-en, puisqu'il s'agit essentiellement de personnes hautement stylées ( ou qui se veulent stylées), arborant la plupart du temps des lunettes de soleil rondes et clinquantes, des chapeaux, des chemises à carreaux nouées autour de la taille, et des tatouages le long des bras. J'observe globalement rouges à lèvres obscurs, leggings plus moulants que jamais et crop tops pour les femmes, Air Max, chevalières bling bling et piercing au tragus pour les hommes. Que du style façon Instagram donc. Ajoutons à cela que la moitié des gens sont de couleurs allant de caramel à chocolat, et inutile de préciser que les dix petits blancos de la populace n'essaient pas grandement se faire remarquer, plongés dans cet immense bain gourmand. 
Rapidement, je me sens dévisagée car techniquement, il semble je devrais appartenir à ce clan de renois-métis qui se la joue "trop stylé pour se mélanger" puisqu'étant moi-même métisse, je réponds aux premiers critères. Seulement j'ai beau être tatouée et piercinguée, mon style Stan Smith noires de crasse ( car évidemment les Tumblr boys and girls sont ultra cleans sur eux), mon vieux t-shirt de concert ( ouvert sur les côtés pour permettre à mes aisselles de respirer tranquilles ) et mon short délavé font indéniablement tâches et je suis de ce fait inacceptable par la communauté. On me toise donc de bas en haut puis on oublie mon existence ; je suis associée aux toubabs malheureux qui regardent honteusement leurs pieds, comme des rejetés de la société.  Mais bon à priori je ne suis pas là pour me faire des amis, mais plus précisément pour retrouver mon ami, voire les amis de cet ami, qui sont décidément invisibles ( car trop visibles en fait ). 

Au terme d'un harcèlement téléphonique et textuel, mon accompagnateur finit par arriver, tout sourire, cocotant à mort un parfum du type Terre d'Hermès, et arborant un style très sobre ; t-shirt blanc immaculé, pantalon noir corbeau, et baskets aussi dégueulasses que les miennes. Autrement dit pas très raccord avec le style général non plus, et nous sommes ainsi deux ( au moins). Rapidement il repère ses amis "super bien placés" qui sont en fait les personnes juste devant moi. Ils n'ont qu'à se retourner pour simplement être à ma place, et moi à la leur. Furieuse de ne pas avoir plus avancé, je fulmine discrètement, leur faisant la bise, mais me sentant trahie. Puis de nouveau un passage au scanner de ce duo de choc, qui ne brille tellement pas par son style afro-américain que j'ai peine à comprendre comment j'ai pu faire pour ne pas le remarquer. L'un effectivement binoclard, blanc comme la craie et tout souriant, dans une tenue décontract au possible, et l'autre, compatriote métis, tout aussi binoclard, portant un t-shirt orné d'un LÉGER motif en forme de lézard ou je ne sais quelle bestiole qui a l'air de lui mordre le téton. J'en veux donc irrémédiablement à mon ami pour sa description non seulement approximative mais aussi en partie FAUSSE. Et donc finalement j'en veux à la Terre entière : ces deux mecs que je connais à peine et qui n'ont pas même pas su choper une place digne de ce nom, mon pote qui arrive mille an plus tard et qui sait à peine dresser une description, la horde de personnes trop stylées qui ne s'arrête jamais de rapper en choeur les morceaux de King Sean, mon ventre qui gargouille, les portes de l'Olympia qui ne s'ouvrent pas, le soleil, qui tape encore trop fort à cette heure de la journée. Je suis complètement saoulée et n'ai même pas envie de discuter. Et ça tombe bien, puisque mon ami semble bien plus disposé à épiloguer avec ses potes qu'avec moi.

Mais, alors que je m'évertue à bouder comme une gamine trop gâtée, les portes de la salle finissent par s'ouvrir, non sans peine car tout un chacun se jette vers l'entrée, piaillant comme une pie incandescente et bloquant l'ouverture. Je fais bien évidemment partie de cette horde de dingues. Grattant quelques places au passage, je m'élance, déployant mes ailes de la gruge et de la vitesse. Je parviens donc à dépasser quelques nanas, leurs poitrine s'agitant tellement qu'elles se voient obligées de ralentir, et quelques types faisant tomber leurs chapeaux ou leurs lunettes qui ne parviennent pas ensuite à me battre de vitesse. Mon très cher ami, je ne sais comment avec la tonne de muscle qu'il se traîne, arrive à me suivre de près, et nous nous retrouvons tout les deux au troisième rang, tandis que ses amis, finissent péniblement à se glisser au cinquième. Je suis légèrement déçue en constatant que je suis entourée de grandes perches. Autrement dit des moyens ambulants de te cacher tout le spectacle, ou d'utiliser ta tête comme un repose-gobelets. Néanmoins, ayant foi en mes capacités concertesques, je mise sur le mouvement de foule pour pouvoir me faufiler ( ou grimper) et parvenir à me trouver une place plus appréciable. Le feu de l'attente s'attisant, j'oublie ma mauvaise humeur et converse avec mon pote de tout et de rien. On se demande surtout qui va ouvrir le bal, et si l'un des artistes mêmes, va ouvrir le bal car finalement, il pourrait très bien il y a avoir une première partie à tout ça. Mais à peine avons nous le temps de nous poser ces questions que déjà, les lumières s'éteignent. La personne derrière moi s'enflamme à mort, et sentant son verre collant de bière dans mon dos, je pressens déjà le pire. 

Mais les bafles grondent et les Rae Sremmurd sont projetés sur scènes comme des flèches. Hurlements assourdissants, le duo commence à peine à chanter que la foule est déjà complètement survoltée. Et moi évidemment, entraînée dans toute cette euphorie, je m'épuise aussi, bougeant dans tous les sens et m'époumonant. Les deux membres du groupe gesticulent de tous les côtés, descendant à moitié dans la fosse droite, puis la gauche, montant sur  les bafles et courant sur scène. Je m'interroge brusquement sur leur cardio, comme si le moment était approprié. 
Puis une odeur incroyablement puissante de beuh se déploie aux premiers rangs. Le vigil en bas de la scène braque sur nous sa lampe torche assassine : "QUI C'EST QUI FUME ?". Très franchement au départ, tout le monde s'en fout. On se tort tous le cou, essayant de voir la scène, malgré le gros vigil qui nous la cache en partie. Mais ce dernier ne se laisse pas ignorer, et empoigne presque un pauvre gars du premier rang. Il répète en nous lançant des regards pleins d'éclairs "QUI FUME ??!". Cette fois on se regarde tous. Pas le moindre joint qui circule, même pas une quelconque fumée autour de nous. Jusqu'à ce qu'un doigt s'élevant au premier rang, montre la scène. Nos yeux suivent tous ce doigt bagué et vernis, jusqu'à tomber sur Swae Lee ( un des membres du groupe) fumant allègrement et faisant profiter son frère de ce doux met. Eclats de rire et encouragements au sein de la foule, tandis que le vigil se remet tranquillement à son poste, comme s'il avait instantanément oublié son interaction avec nous. Le joint ne cesse de tourner, et quelques effrénés de la foule tentent désespérément d'y tirer un coup, tendant les bras vers la scène et formant des ciseaux avec leurs doigts, à l'attention de Swae Lee et Slim Jimmy. Mais visiblement les deux jeunes frères ne semblent pas disposés à partager, le consumant jusqu'à la dernière miette sous nos yeux. 
Ils entonnent évidemment leurs morceaux les plus connus "No type", " No flex zone", "This could be us" mais aussi "Throw sum mo", normalement interprétés avec Nicki Minaj et Young Thug ( dont certains attendaient naïvement l'apparition ), et puis surtout "YNO", connue pour la présence de BIIIIIIG SEEEEAAAN (folie quand tu me tient) sur le titre. Et au moment de la venue de ce morceau, le public s'interroge unanimement ; "Big Sean va-t-il monter sur scène maintenant ? Vraiment ?". Les gens y croient sans y croire. Il serait bizarre de voir le clou du spectacle grimper sur scène dès le début. Et pourtant. Le rappeur star y grimpe effectivement, de la façon la plus excitée qui soit puisqu'il esquisse une forme de pas chassés endiablés, nageant dans son immense survêtement blanc. Prise de court par son arrivée, je ne peux contenir mon excitation, mon coeur palpitant presque à la vue du roi Sean. Conscient des réactions hystériques qu'il provoque, le rappeur joue de sa venue soudaine, disparaissant après son couplet, de façon toute aussi subite. 

Les Rae Sremmurd, "au naturel"

Bizarrement, personne ne s'attarde finalement sur la fuite de Big Sean, car la conscience de son retour plus tard dans la soirée, est dans toutes les têtes. De plus, les deux jeunes rappeurs encore sur scène, nous permettent à peine de nous indigner ou même de râler, tant ils donnent déjà du travail à notre coeur, obligé d'irriguer nos poumons, en plus de survivre. En effet pour ma part, je suis déjà en sueur et me voilà en train de m'appuyer sur le dos des autres, afin de me surélever et de mieux respirer. A défaut de me donner une brise d'air pure, mon érection ne me permet en fait qu'un passage vers une (flex) zone supérieure, où l'air est fétide et brûlant. A croire que les plus grands que moi se baladent avec des souffleries au-dessus de la tête. Je me sens donc complètement prise au piège, dans cette prison embrasée, et mon t-shirt collant me supplie de trouver une solution. Solution qui finit par s'imposer, alors que les Rae Sremmurd quittent la scène, sous nos multiples applaudissements. En effet, s'ils quittent une salle incandescente, elle redescends pourtant en pression, une fois nos artistes partis. Les gens se replacent gentiment, certains vont chercher à boire, ou se rendent aux toilettes. La fosse se dessert quelque peu, et permet enfin la respiration que j'attendais.

A bout de souffle, mon ami et moi nous retrouvons, car bien que nous étions côtes à côtes tout le long, nous n'avions pas échangé un seul mot ou regard. Pas le moindre contact. Ainsi, nous nous faisons un bref rapport de la façon dont nous avons vécu la chose. Le mot dominant étant "dingue", suivi de "éprouvant" et "puissant". Mon brave camarade étant novice en terme de concert, il m'avoue ne pas s'être attendu à un tel dynamisme, autant de la part des rappeurs que de celle du public. Je lui fais alors part de mes expériences en la matière, tout en avouant à mon tour, ne pas être experte niveau rap et donc, ne pas avoir non plus, particulièrement prévu cette intensité. A peine finissons-nous notre conversation que nous sentons la foule s'électriser. Les membres du staff terminent leurs derniers réglages, et tout semble prêt pour accueillir G-eazy, qui effectivement ne tarde pas à débarquer sur scène, amenant avec lui sa classe éternelle.
Cheveux gominés, t-shirt d'un blanc aveuglant, une démarche assurée, et un sourire sexy au possible. Le rappeur nous gratifie de quelques mots, mais ne s'éternise pas, nous plongeant directement dans le vif du sujet. Les mots coulent tout seuls, sans peine, prononcés à la perfection, d'une voix caressante, voire relaxante ( même quand le rappeur s'autorise quelques cris, on peine à trouver cela acerbe). Naturellement, rien de surprenant dans la setlist. Dans le laps de temps autorisé à G-eazy, il fallait bien caser les plus populaires. Ainsi nous avons tour à tour, droit à "Let's get lost", "Tumblr girls", "These things happen", "I mean it", qui ne procurent que joie et bonheur. Dans un premier temps, je suis hypnotisée, et remarque à peine que l'on tente de me monter dessus. Puis finalement, les coudes pointus qui me perforent les flancs finissent par m'arracher à mon enchantement. Et tout semble empirer autour de moi.
Le fond de la fosse se rapproche brusquement, provoquant une compression intenable, me propulsant contre le dos de la girafe en face de moi. Dans l'impossibilité totale de bouger le haut de mon corps, j'envoie des coups de pied à l'aveuglette, en écorchant sûrement certains mais surtout, en finissant par me créer un petit espace, dans lequel je parviens me faufiler in extremis, avant qu'à nouveau, une vague de monde s'abatte contre l'emplacement auquel je me trouvais deux secondes plus tôt. Par une chance inouïe, un second mouvement de foule s'écrase sur moi, mais à défaut de me broyer, m'entraine au premier rang qui a toutes les allures d'un banc de sardines. Nos épaules se pétrissent les unes les autres, et il n'y a absolument plus aucune possibilité de s'infiltrer entre nous. Alors que les gens s'agitent derrière, notre rangée reste immobile, tant les personnes semble engluées entre elles. Sur le coup, j'ignore complètement cette posture désagréable, car JE SUIS AU PREMIER RANG BORDEL, je suis juste devant G-eazy, qui enfin, me regarde et crée chez moi un émoi complet. Je suis donc aux premières loges lorsqu'on lui apporte un joli perfecto ciré, qui lui va évidemment à merveille, et qu'il nous fait chanter, tendant son micro vers la foule, esquissant son joli sourire amusé. Le public est en effervescence lorsqu'une vieille femme aux longs cheveux noir de geai, s'avance sur la scène, brandissant un joint immense et le dégustant facétieusement. Cette fois-ci, le vigil ne nous emmerde pas. On se demande tous qui est cette dame qui semble prendre complètement ses aises sur la scène, avant que G-eazy ne nous la présente comme sa mère. Tonnerre d'applaudissements bien sûr, accompagné de cris et de rires à la vue de cette vieille déjanté qui en plus, se croit à son propre concert puisqu'elle nous indique de lever les mains ou de danser avec elle. Gros câlinou à sa mère puis G-eazy continue son show, qu'il finit par clôturer de façon assez abrupte ; nous saluant mais fuyant aussitôt.


Cutie G-eazy


Le charme irrésistible du rappeur s'enfuit donc en même temps que lui et alors que la salle se rallume, je me mets à ressentir les effets de la pression qui opérait contre mes deux bras. Des fourmis parcourent ces derniers, me les paralysant temporairement, puis je me retrouve dans l'impossibilité de bouger mes membres, tant j'ai l'impression qu'ils sont couverts de bleus. Je me tourne de droite à gauche, espérant trouver mon ami qui a décidément, complètement disparu de la circulation. Contrairement à l'entracte précédent, celui-ci s'avère de plus en plus oppressant. Personne ne daigne bouger et au contraire, c'est comme si l'Olympia faisait encore rentrer des gens, faisant de la fosse un seul et même bloc. Je sens la respiration de la personne derrière moi, mais également son menton contre mon épaule. Les deux personnes m'encadrant semblent vouloir me compresser au point de me faire disparaitre entre elles. C'est juste insupportable. Pourtant, j'avais déjà vécu des cas similaires, voire pires ( au concert des Arctic Monkeys, j'avais quasiment été piétinée), qui n'avaient pas valu mon départ, mais là... Je me doutais que je ne survivrai pas à l'arrivé de Big Sean. Je me suis donc avouée vaincue, et ai baissé les armes.
Vivement, je me retire donc du premier rang ( non sans peine, c'est vous dire à quel point j'étais coincée), entraînant sans doute une joie immense pour ceux qui m'encadraient ( je les maudis encore), et vais me réfugier sur un flanc de la salle, duquel la scène est parfaitement visible, et dans lequel les gens sont suffisamment espacés, et parlent tranquillement en buvant quelques verres. Je m'approprie donc mon petit coin, y déposant mon sac (sévèrement amoché) et allant me prendre un verre moi aussi. J'hallucine toute seule en réalisant avoir quitté la meilleure place de la salle pour un petit coin dix rangs plus loin, alors que le show du roi suprême s'apprête à commencer. Mais bon, maintenant que c'est fait, et pouvant effectivement constater à la lumière tamisée, les débuts de bleus qui parsèment mes avant-bras, je me dis que ça n'est pas plus mal.

Ainsi, alors que je trempe mes lèvres dans la mousse amère de ma bière, les lumières s'éteignent pour la dernière fois, entraînant les cris les plus stridents de la soirée. BIG SEAN, dont on entendait la voix sans le voir, finit par entrer ( s'étant changé entre temps), attaquant directement avec une énergie folle, qui nous transperce diablement. Je regrette légèrement le dynamisme du devant de la fosse, de laquelle je ressens déjà toutes les émanations ardentes. Mais je me fais rapidement une raison, ondulant toute seule dans mon coin au rythme de la musique. Les gens autour de moi sont tout aussi posés, scandant quelques fois les paroles en même temps que le rappeur, mais globalement on est chacun dans notre monde, et on emmerde personne.
Ma bière se réchauffe alors que je ne songe même plus à y toucher et que l'ambiance de la fosse gagne en une incandescence qui m'enveloppe petit à petit, semblant murmurer autour de moi :"viens, ta place est là, au coeur de la masse humaine". Chose tout à vraie, mais mes muscles qui me semblent à présent atrophiés hurlent le contraire, et je préfère les écouter. Le grand Big Sean oui, mais pas au péril de la validité de mes membres.
Sur scène, une mascotte débarque au moment de "Guap", morceau dont le clip fait effectivement apparaître un homme déguisé en lion, et qui semble alors partager la scène avec le king. Naturellement, Sean joue ses morceaux les plus connus ( "I don't fuck with you", "Blessings", "Clique"...) , sur lesquels il s'amuse à nous faire participer et à faire monter l'adrénaline, déjà bien présente. Je dégaine mon téléphone avec lequel je filme quasiment l'intégralité de la partie Big Sean, jouissant de pouvoir filmer sans que la caméra ne se renverse constamment, ou que je me prenne des coups de coudes dans les tempes ( autre petite joie de la place que j'occupe actuellement). En même temps que je filme, je m'égosille avec véhémence, oubliant qu'à ce stade de la fosse, on s'entend plutôt bien les uns les autres. Pour autant, je ne m'arrête pas de chanter en découvrant que mes voisins perçoivent très bien le son de ma voix criarde.


Big Sean, trop beau pour être vrai


La dernière partie du concert s'achève finalement alors que Big Sean semble être au summum de son amusement. Contrairement aux autres, il fait quelque peu durer la fin, nous faisant à nouveau chanter et s'éternisant sur scène. C'est tout de même plaisant lorsqu'on se rappelle que les autres avaient insolemment fui, comme si nous avions tous été porteurs de la peste. Finalement, le roi finit par s'éclipser, nous saluant une dernière fois. Nous n'avons même le temps de demander un rappel, que déjà les lumières s'allument, nous aveuglant tous au passage. En sueur totale malgré mon moment de répit, je me met en quête de retrouver mon ami, mais la foule s'avère compacte et très pressée de s'échapper du four qu'est maintenant l'Olympia. Les gens sont beaucoup plus calmes que pendant le concert, mais ne cessent pas de se marcher dessus pour autant. Tous se ruent au bar ou aux toilettes, désireux de mettre quelques gouttes de n'importe quel liquide sur leurs langues asséchées. 
Pour ma part, je choisis de quitter les lieux ( tant pis pour mon pote), et de choper une bouteille de quelque chose dans les fabuleux distributeurs des quais du métro ( qui malgré leur prix coûteux, valent mieux que le verre de Coca à dix euros de l'Olympia). C'est donc au moment où j'entre dans le train, que mon ami se réveille visiblement de sa soirée, et me raconte par sms son incroyable ressenti.

samedi 5 décembre 2015

Blur horizons

Halli hallo, amis de la Terre !





J'ai décidé qu'à compter d'aujourd'hui, je ne vous abreuverai plus de mes mensonges puants concernant mes articles à venir. Il se trouve qu'à chaque fois que je jure sur Bob l'éponge, Capitaine Krabs et compagnie, que je me remettrai quotidiennement à publier sur le blog, il s'avère que je fais le contraire exact. Un peu comme si je le faisais exprès, pour me foutre de la gueule du monde quoi ( comme si je ne le faisais pas déjà assez). Bien entendu, ça n'est pas le cas, je peux vous assurer que je mets naïvement toute ma bonne volonté dans mes fabulations malodorantes. Quand je pianote ces calomnies nauséabondes sur mon clavier, je suis réellement persuadée de mon imminente reprise de service. Car en effet, et vous le savez, rien ne me fait plus plaisir que de pondre des pavés pour Turquoise Harmonicas qui malgré le fait que je semble un peu le laisser en berne, n'est autre que mon bébé, mon bijou, mon précieux, ma vie. Donc bon, à priori, l'abandonner, le laisser triste et seul dans l'hostile nature, n'est pas un choix.
C'est pourquoi, ayant pris conscience que ma contraignante vie, risquait de me faire lâcher mon blog assez régulièrement, j'ai choisi de ne plus faire de promesses et de ce fait, ne plus rédiger d'infâmes impostures, car c'est précisément ce dont le blog n'a pas besoin.

TRÊVE DE BLABLA, si je vous reviens aujourd'hui c'est certes, parce que j'ai du temps, mais aussi parce que j'ai à parler. J'ai à raconter, j'ai à déblatérer, à dire, à narrer.
Ca commence à faire un bout de temps ( bon, je ne vais pas rappeler toutes les deux minutes que j'ai laissé mon blog malheureusement sans défense pendant des mois) mais le 24 Avril 2015 le dernier album de Blur, autrement dit le groupe, fondé par mon idole absolue ( numéro deux, il ne s'agit pas de Bobby, au cas où le nom de Blur vous laisserait dans le FLOU total ( je suis tellement drôle, aimez-moi ), également fondateur de trois autres groupes mirifiques, créateur de son, donneur de vie à la vie, Damon Albarn le surnaturel, sort( ça c'était une phrase dure à suivre, mais elle vaut la perfection de Blur). Et le 15 Juin 2015, le groupe débarque à Paris pour donner un concert enchanteur dont je parlerai par la suite et qui constituera les trois quart de l'article mais pour l'heure, parlons de ce groupe mythique.



1989, le groupe est fondé, et nous sommes 6 ANS AVANT MA NAISSANCE,  déception ultime de ma vie, je vous assure. Le groupe se forme donc à Londres, à savoir LA VILLE LA PLUS COOL DU MONDE et je pense qu'à un moment il va falloir s'arrêter de crier.
Ainsi donc, trois potos, Graham Coxon, Alex James, Dave Rowntree et Damon Albarn, s'unissent pour créer le groupe Seymour, qui par la suite deviendra Blur, suite à une obligation marketing. Dans ma tête si leur directeur de disques les a forcé à changer de nom, c'est parce que leur précédent faisait une référence trop explicite à Seymour Skinner, des Simpson. Désolée mais moi je le vois comme ça, et Dieu merci, le directeur n'a pas été laxiste sur cette question du nom. Autrement mon enfance aurait pu être drôlement perturbée ( imaginer Seymour Skinner chanter "Song 2" aurait pu être dans mes cordes)

1993, deuxième album youhou ! Il n'est pas non plus le plus apprécié de la foule mais moi je l'aime car il renferme mon "Popscene" bien aimé, à savoir un de mes morceaux préférés de du groupe. Punchy comme j'aime, il est juste délirant et donne envie de faire n'importe quoi ( et se sentir dingue, ça fait vraiment du bien parfois). Toutefois, le public fait un peu plus attention à cette petite bande montante, tentant de gravir les monts ardus du monde musical. Il ne sont plus inconnus de la scène anglaise, d'autant plus que l'heure est désormais à la Britpop, et que les gars représentent entièrement le genre.

1994 ( encore un tout petit effort, je nais presque !),  année de la reconnaissance absolue ! Le groupe sort l'inébranlable Parklife, album de folie, dont le single éponyme ne lasse à vrai dire personne, mais surtout GIRLS AND BOOOOYS( oups, désolée), qui est l'hymne à la vie, à l'amour, à la mort, ce que vous voulez en fait. Un breuvage paradisiaque, une drogue étourdissante. Enfin bref, les cocos arrivent à un stade important de leur carrière, et un an plus tard bam bam,

en 1995 donc, ils sortent leur quatrième album, et non le moindre ( puisque je nais enfin ) puisqu'il est placé en concurrence directe avec celui que le groupe Oasis, sort la même année. Si l'album d'Oasis bat à plate couture celui de mes bébés en terme de vente, certains singles de Blur, sont mieux placés dans les charts que ceux des Oasis Tropicaux ( ce besoin de faire des blagues nulles...) donc tout va bien, pas de panique, la guerre peut se poursuivre tranquillement, un partout, balle au centre.

1997, Blur sort "Blur" ( Il faut croire que c'est une manie chez tous les groupes que j'aime, de sortir un album éponyme à moment de leur carrière ), et de cet album provient le monumental "Song 2" qui en plus, d'être incroyable, est un morceau qui change complètement du genre Bluresque autrefois très Britpopien ( tiens, néologismes, vous êtes là ) donc. Ainsi, on se retrouve avec un titre très rock, agressif même, mais tout en légèreté, il agit comme un souffle ravageur ( enfin, je le vis comme ça hein). Et même si visiblement, le groupe a envie de prendre un autre tournant musical, le public, bien qu'un peu déconcerté, continue de les suivre dans leur changement.

1999, est l'année de "13", qui ne fait pas retomber le groupe dans la Britpop mania, mais renforce au contraire, le nouveau genre choisi. Le groupe est reconnu mondialement et ravit la foule, tout va bien pour eux, c'est le bonheur. Cependant, quelques petits dysfonctionnements commencent à malmener le groupe, et par là j'entends : " de petites querelles commencent à agiter mes amours". En effet, l'alcoolisme d'Alex James ( entre autres hein, on ne va pas le blâmer non plus, le pauvre ), fragilise quelque peu l'union du groupe, et met en danger leur génie grandissant ! Et donc ce qui ne devait pas arriver finit par arriver : le groupe se sépare, c'est la déchirure, la fragmentation de mon petit coeur. Enfin, l'idée seule de cette séparation me brise de coeur. Car en réalité j'avais à l'époque quatre ans, et je devais m'en foutre aussi fortement que ma non connaissance du groupe, resplendissait d'inculture musicale.

Mais passons, oublions ce terrible événement pour nous consacrer à 2015, année  du retour triomphal du groupe, et de l'embrasement ardent de mon petit coeur froid. Les quatre hommes réalisent l'album "The magic whip" qui très justement, est magique, et font suivre cette sortie de plusieurs concerts internationaux. 
Et de cette façooooon ( oui c'est une alternative aux lettres majuscules ), le 15 Juin 2015, me voici propulsée au devant des files d'attente qui s'étendent le long du pavé mouillé qui tapisse le parc de la Villette, à Paris.

Jour d'été, mais jour le plus gris de l'histoire des jours gris. Je suis tapie contre les barrières gelées, qui forment bêtement une queue, et nous empêche de nous asseoir correctement, puisqu'elles constituent des dossiers laissant passer les omoplates au travers. Une bonne poignée de personnes devant moi, mais rien de très affolant. Comme à mon habitude, j'évalue les risques de me retrouver au quatrième rang, qui est selon moi le commencement des rangs maudits des grandes salles de concert ( on se sent proche de l'artiste, mais au vu des trois autres rang devant nous, on se rend compte que non, pas tant que ça, et on souffre qui plus est de tous les désagréments physiques qu'impose le milieu de la fosse ). Peu élevé. Je jubile peu discrètement puisqu'à vrai dire j'en informe mon homme, présent en ce jour sacré. Mais les files se remplissant au fil des minutes, mon esprit de groupie insatisfaite surgit vivement, chassant d'un revers de la main, mon optimisme si rare. Aussitôt, des "On va être mal placés", "On verra rien", "Tout le monde va nous doubler", "J'ai peur (x1000)" ponctuent mes phrases, si bien que mon grand amour ne trouve à la fin, rien d'autre à me dire que "Mais non", après moult discours réconfortants. En bonne nana pas du tout alarmante, j'ajoute à mes crises de panique l'envie de soudaine de boire ou de manger, le besoin d'aller au toilettes et le souvenir impromptu que les piles de mon appareils photo sont usées. Ainsi donc, me voilà tantôt partant acheter de quoi subsister ( et des piles ), tantôt vagabondant dans les allées du parc, à la recherche de toilettes. Quêtes qui ne mèneront finalement à rien puisque ne trouvant ni toilettes, ni piles, et ces déception me coupant l'envie de me ravitailler, je reprend tristement position dans la queue, qui à présent n'est qu'un nuage noir, dense de toute la population qui le compose. Cela dit, ma place n'est pas perdue, et je veille férocement à ce qu'elle ne le soit pas. 
Les personnes devant moi ( qui étrangement on toujours l'air de folles à lier, quel que soit le concert ( à croire que j'échappe de justesse à l'asile ) commencent à fredonner quelques airs, assez peu originaux puisque je reconnais "Grils and boys" ou "Lonesome street", extrait du dernier album, mais déjà alors, très médiatisé. Elles commencent aussi à s'agiter, forcément puisque forcément, l'heure de l'ouverture des portes approche dangereusement. Je suis excitée aussi, mais j'ai encore la décence de ne pas chanter à tue-tête, le visage marqueté de cornet de glace ( La jaquette du dernier album de Blur) ou de noms des membres du groupe.

Tranquillou, sans se presser davantage, les vigils s'avancent vers les grilles, observant avec la plus grande impassibilité du monde, les anguilles éperonnées qui frétillent en s'accrochant au barreaux. Ils semblent attendre un signal, comme d'habitude, se regardant les uns les autres en se faisant quelques signes de tête, mais n'ouvrant pas les portes pour autant. Les plus enflammés tentent de séduire les vigils, dans l'espoir qu'ils ouvrent la porte discretos avec un "Eh, ça reste entre nous hein", ce qui n'arrive jamais, et je ris de cette redondante démarche. 
Alors que j'aperçois mon ancien prof de piano, perdu dans une foule lointaine, le mécanisme des portes s'actionnent, les fans hurlent et notre file déferle dans les allées menant au Zénith. Oubliant la règle de ne pas courir, à chacun de mes passages à la Villette, je m'élance comme une dératé, ignorant les cris du vigil et ceux de mon amoureux, qui dans son esprit posé et raisonné, n'avait même pas envisagé l'idée de détaler comme un lapin. Les bornes se présentent vite à moi, m'apparaissant toujours comme des "STOP", des culs de sac, des barrières infranchissables. Clairement, elles représentent un frein majeur dans notre avancée vers la divinité qu'est Blur. Il faut en effet avoir tous ses sens en éveil, afin de détecter la borne la moins peuplée, mais également celle qui se libérera le plus rapidement ( car l'expérience de se retrouver derrière une personne incapable de passer son billet correctement, et de regarder la salle se remplir à vue d'oeil au fur et à mesure que les autres arrivent à passer, est très douloureuse, croyez-moi ). Puis il faut effectivement manier l'art de coller son ticket d'entrée sur le scanner dans le bon sens et au bon endroit ( ce qui engendre un stress complet ; on peut apercevoir des mains tremblantes et affolées, retournant le graal dans tous les sens, le faisant presque tomber ). Puis généralement, un des vigils se charge lui même de la chose, faisant avec aisance, glisser le ticket sur la borne, et te faisant passer pour un abruti total, avant de te laisser à ton triste sort ( car au moins une cinquantaine de personnes te sont passées devant, toi qui rêvais pourtant du premier rang ). 
Toutefois dans le cas présent, je ne suis nullement déconcertée par l'arrivée de mes ennemies les bornes. Sortant mon billet violet et miroitant, tel un lasso ayant pour but de choper Damon au fond des loges, je m'élance, doublant au passage un groupe de personnes ayant conséquemment ralenti (pensant peut-être se retrouver devant des bornes de métro, et attendant les contrôleurs), et scanne mon entrée au paradis sans nul problème, me permettant aussitôt l'accès à la scène qui a mon grand désarroi, observe un premier rang complet, et un second en voie de remplissage total. Je m'élance donc doublement, rejetant mentalement la possibilité du troisième rang, et finis donc par atteindre ma destination, jetant mon sac à côté de moi, afin de protéger la place de mon aimé, qui justement me suit de près. Nos places sont donc prises, et j'en suis assez satisfaite, bien que mon entourage soit assez effrayant : des grands qui me cachent la vue, des nains près à se faufiler sournoisement, des chauves me renvoyant violemment la lumière de la scène, des trop chevelus, m'étouffant... Et puis, je sens déjà que les personnes derrière moi cherchent à me grimper dessus. Le spectacle n'a même pas commencé que déjà, je me sens oppressée. Les grandes salles, je n'en ai pas grande habitude. Si j'avais pu voir les Vampire Weekend dans cette même salle peu de temps auparavant, je n'avais pour autant pas ressenti cette immense gêne provoquée par la populace. Bien au contraire d'ailleurs. Le public des Vampire était hautement serein, chacun jugeant sa place comme la meilleur visiblement ( alors que si j'avais été moi aussi au cinquième rang, je n'aurais pas été aussi pacifique ). Mis à part quelques écrasements de talons, je n'avais rien eu à subir et avait profité librement de mon concert. Dans le cas de Blur, je sentais déjà la folie humaine à laquelle je faisais dos. Et lorsque les lumières s'éteignent, les hurlements stridents confirment mes craintes. Il ne s'agit pas de simples hurlements, tels les miens qui sachez-le, sont dignes de la groupie la plus ardente, mais plutôt de beuglements bovins. La foule commence à m'inquiéter, d'autant plus que je ne tarde pas à recevoir quelques gouttes de bière sur mon pauvre bras innocent. L'espace d'un instant, je me demande si je me trouve bien au bon concert, tellement celui-ci semble regorger de corps dépourvus de toute conscience d'eux-mêmes. 
Mais à peine ai-je le temps de me poser des questions, que la première partie arrive. Une troupe, constituée visiblement d'africains ( car oui, je fais nettement la différence entre les différentes personnes de couleur, pas de questions merci ) en tenue traditionnelles, brinquebalant guitares, djembés et autres instruments en tout genres. Ils arrivent gaiement, transmettant immédiatement une énergie positive, et au vu de leurs visages particulièrement enjoués, on se doute que le ton est donné ; leur musique va les illustrer. Et en effet, à peine commencent-ils que l'on s'en prend plein les oreilles. Les sons nous arrivent par milliers, ainsi que les rythmes, les voix ; tout est multiplié, et on se sent comme dans un bain musical. Les lumières aux couleurs chaudes éclairent aussi bien la scène que le public, comme pour nous réunir. Nous sommes donc tous dans ce même bain, c'est comme si nous nous étions réunis pour danser et chanter ensemble. Rapidement donc, la sensation de concert disparait pour laisser place à un sentiment de fête.
Puis au bout d'un temps, tout cela semble assez répétitif, ce qui est assez typique des musiques africaines ( je parle en connaissance de cause), quelles qu'elles soient. On continue à danser et à apprécier, mais l'énergie n'y est plus tellement, on se permet à peu près tous de discuter avec notre voisin. Pour notre part, mon amoureux et moi discutons de la prochaine prestation, celle de Blur, nous interrogeant sur le morceaux d'ouverture, et celui de fin. Je parie sur "Go out" ( extrait du dernier album ) pour le début, et "This is a low" (j'avais remarqué la récurrence de ce titre en clôture de leurs concert) pour la fin. Mon chéri lui, s'abstient de tout vote, sans doute effrayé par mon avis tranchant, et certain. Alors que la première partie joue son dernier morceau, nous retournons à notre écoute, afin de saluer leur prestation, qui a réchauffé la salle, et mis une ambiance agréable. Le dernier morceau s'éternise, mais cela ne déplaît à personne. Le rythme s'accélère toujours plus, jusqu'à retomber une dernière fois, marquant l'aurevoir. On ovationne, peut-être excessivement, car l'excitation de voir l'artiste pour lequel on vient, surgit souvent à ce moment là, puis le groupe quitte la scène, arborant les mêmes visages qu'à leur entrée. On lit sur leur faciès bonheur, bonheur et re bonheur.
Puis les lumières se rallument gentiment dans la salle, et la fosse commencent à se compresser dangereusement. Plus personne n'ose aller au bar ou aux toilettes, les places sont verrouillées, pour mon plus grand malheur. La personne derrière moi ose penser que je fais partie de sa place. Je sens littéralement tout son corps dans mon dos et au bout de cinq minutes, l'envie pressante de lui asséner un coup de derrière me vient. Chose dont je ne me prive finalement pas, récoltant un grognement plaintif mais aussi ( JOIE), l'abandon par la personne, de la propriété qu'est mon dos. Consciente que ma voisine reviendra sûrement à la charge pendant le concert, je prépare mes coudes saillants à toute attaque rétrograde. Puis nous guettons tous la scène, qui petit à petit s'habille façon Blur. Chacun y va de son commentaire :"Si tel instrument est là, c'est pour ceci ou cela", "En fond, il va y avoir tel ou tel truc"... Des prédictions qui s'avéreront souvent fausses, et donc la plupart n'ont aucun intérêt. Décidément agacée par la foule qui m'entoure, je fais part à mon chéri de mes rosseries, l'écoutant ensuite approuver mes dires, cet amour qu'il est.
Puis, tandis que je multiplie mes critiques, les lumières diminuent, et les cris reprennent mais cette fois-ci, je suis comprise dans le lot. Je me retrouve, hurlant parmi ceux qui me dérangeaient deux minutes plus tôt. Mais là je dois l'avouer, ils ne me dérangent absolument plus. Au contraire, ils me portent. La foule braillante est la mienne. Le cornet de glace présent sur la pochette de "The Magic Whip" s'allume en fond, provoquant une double ration de piaillements. Puis le groupe arrive, dans toute sa classe légendaire ( même si mon chanteur préféré semble déjà un peu déchiré, et semble rigoler tout seul à une bonne blague). Tous à l'exception de Damon, ont l'air un peu timides, voire gênés, c'est étrange. Mais c'est agréable quelque part, un artiste qui n'en fait pas des tonnes. Damon quant à lui, fait preuve de l'inverse exact, en son bon rôle de leader. Rapidement, il nous demande depuis combien de temps lui et son groupe n'ont pas joué à Paris, hésitant entre douze et quinze ans. Evidemment, bonne élève, je hurle "TWELVE YEAAARS", glapissement bien entendu perdu parmi tous les autres, et dont Damon ne recevra qu'une épaisse bouillie de mots. D'ailleurs, il se fout bien de nos réponses en réalité. Il se marre comme un bossu et démarre son concert, ouvrant avec "GO OUT" et je me sens donc surpuissante, m'empressant de flageller mon amoureux lui faisant passer le message "J'avais raison hein tu vois, j'avais raison, t'as vu hein". Mais bon bien entendu, mon bellâtre est plongé dans son concert, et je ne tarde pas à faire de même, oubliant ma brève victoire.

Le reste de la setlist se déroule de façon impressionnante ; le groupe pioche allègrement dans son immense répertoire, nous abreuvant de ses sons tantôt tendres, électriques, dynamiques ou sentimentaux. "Lonesome street" arrive rapidement et nous nous égosillons tous sur les "whoo oo" (juste après que Damon se soit limite agenouillé sur nous, et permis une magnifique vidéo que je bénis tous les jours), le public ne fait qu'un sur "Coffee and TV", et je pleure presque sur "Tough I was a spaceman". Le tout enveloppé de toutes leurs bombes sonores qui font totalement éructer le public. "Parklife" déclenche un ravissement et naturellement, quand les premières notes de "Song 2" font leur apparition, c'est l'hystérie complète, le public n'en peut plus et on se saute tous dessus. Moi qui auparavant,  râlais de me faire légèrement écraser, me retrouve entrain de piétiner la personne devant moi, et d'assommer celle à ma gauche, dans le plus grand des je m'en foutismes. Mon but ultime est de toucher Damon et pourtant, lorsqu'il s'offre totalement au public, permettant l'accès à son corps séraphique, je me rétracte violemment, m'interdisant ce privilège. Comme si le mythe, devait rester inaccessible. Action que je regrette AMÈREMENT aujourd'hui mais qui sur le coup, m'avait semblé tout à fait normale, logique.
Puis, "This a low" fait son entrée, et sûre de moi, je sais que c'est la dernière. Seulement, je constate que "Girls and boys" n'a pas été jouée, et qu'il est juste impossible, qu'elle ne le soit pas. Je conclus donc qu'elle fera partie du rappel, et suppose "The Universal" pour l'accompagner. Nous nous époumonons sur le morceau, sachant bien du fait de l'absence de "Girls and boys", que la fin n'est pas encore là. Mes pouvoirs de prémonitions se confirmant, Blur s'éclipse bel et bien après "This is a low", provoquant des hurlements de protestation. En entendant "Mais ! Et "Girls and boys" alors ??!" je constate que je devais être la seule dans le coin à avoir compris le système. J'informe donc vite mon compagnon d'un rappel imminent mais il n'en semble pas surpris. Il est fin, lui. 
Donc bon, sans surprise, Blur regrimpe sur scène, entonnant "Stereotypes, qu'à vrai dire je n'attendais pas du tout. Nous nous replongeons dans le concert comme s'il venait de commencer. Effervescence au maximum, nous bondissons comme des cabris et agitons nos bras comme des détraqués, et d'autant plus, puisque "Girls and boys" ne tarde pas à arriver, et l'unisson à ce moment là, s'avère très émouvante, bien que le morceau ne donne pas le temps ( ni l'envie finalement ) de s'étreindre amoureusement. Après un "For tomorrow" puissant, vient "The Universal" (comme prévu, héhé), accueilli par un public réservé, sans doute ému en réalité, qui prend compte que cette fois, c'est bel et bien la dernière. Nous nous montrons donc tous un peu plus calmes, bien que non moins énergique et profond. Puis le concert se termine enfin, et nous ovationnons les artistes ( pour ma part, comme je n'ai jamais ovationné quelqu'un ), pleins d'émotions. 




mardi 21 avril 2015

Si j'ai dit un jour que je me faisais de l'argent, sache que c'était vrai

Bonjour à tous,
la saison des partiels m'ayant obligée à interrompre la rédaction de ce blog sur une longue période, il m'a fallu un peu de temps pour me remettre dans le bain mais me revoici, fraîche et disponible, pour je l'espère, un bon moment. Enfin bon, écrire sur la musique étant de loin ce que je préfère faire, il ne me semble pas bien compliqué d'en reprendre l'habitude.



Ceci étant dit, il me tarde de partager avec vous mes expériences et mes découvertes musicales, car Dieu (Bob Dylan en l’occurrence) sait que j'en ai. Pour bien commencer, j'avais envie de vous présenter l'artiste qui me fascine en ce moment, autant qu'il me passionne ; G-Eazy.
Il est clair que j'aime le rap, c'est une évidence. Pour autant, cela ne se voit pas de façon aussi évidente. Lorsque j'évoque mes goûts musicaux, il est question de rock, de pop-rock, de rock indépendant, de rock-folk, enfin vous avez saisi l'idée, j'ai globalement des préférences rockesques. Ainsi, même certains de mes amis proches, se sont vus étonnés lorsqu'ils ont constaté que mon iPod contenait autant de morceaux de Big Sean que de Foster the people. J'en écoute régulièrement, d'autant plus que le rap U.S notamment, est particulièrement à la mode ces temps-ci. Je parle bien entendu de tout ces Chris Brown, Tyga, Jason Derulo, B.O.B, Jeremih et j'en passe, qui de façon plus ou moins bonnes, se font remarquer à l'aide de mélodies entêtantes et de clips accrocheurs ( bien que redondants, mais là est tout l'intérêt ). Les trompettes du dit Jason justement, dans "Trumpets", nous ont, à beaucoup d'entre nous, fait dire dès la première écoute "ah c'est pas mal ça/c'est sympa/cool" et bien d'autres termes mélioratifs, uniquement parce que notre oreille a aimé s'abrutir d'une mélodie facilement reconnaissable et reproduisible. J'ai personnellement, apprécié danser et chanter sur "Trumpets", mais c'est un morceau fait pour marcher rapidement, et ne durer qu'un temps. Ce que le rap est mes yeux finalement. Comme pour tous les autres genres, il y a des icônes: les indémodables. Je pense bien sûr à 2pac, Notorious B.I.G, Eminem, Snoop Dogg et 50 Cent autrefois ( eh oui...), dont on ne se lassera à mon avis,qu'après 100 ans d'écoute. Mais de façon générale, je trouve au rap, une certaine monotonie. Pour moi, beaucoup de rappeurs se ressemblent, font la même chose,que ce soit par rapport à leurs concurrents,ou par rapport à ce qu'ils ont eux-mêmes fait dans le passé. Leurs recherches musicales semblent effectivement moindres; on dirait qu'ils ne font plus l'effort d'innover, ne cherchant plus qu'à nous faire rentrer en tête une mélodie sympa,de toute façon vouée à disparaitre à peine quelques mois plus tard. Je pense aussi à "Ayo" de nos amis Chris Brown et Tyga, qui, à défaut d'avoir un thème revenant à chaque refrain, est tout le long, ponctuée d'une même mélodie incessante. Je ne prétend pas ne pas avoir aimé ce morceau, bien au contraire.Seulement il faut avouer qu'en terme d'invention musicale, on fait mieux.
De plus, j'ai noté que le vrai rap, disparait quelque peu, se laissant dominer parce qu'on appelle r'n'b, bien que plus personne n'utilise vraiment ce terme en fait. Ce qui, il me semble, signifiait "rythm and blues" dans un passé lointain (il faut dire que le r'n'b contemporain n'a plus grand chose avoir avec le blues ) est en fait ce que je qualifierais de "Rap...Mais en fait pas vraiment, parce que c'est fait pour danser et tout, et puis les paroles ne sont pas scandées comme dans un morceau de rap". Une définition qui faisait à peu près sens jusqu'à aujourd'hui. Car lorsque j'entends "Ayo" à la radio, j'entends clairement du r'n'b. Alors pourquoi diable Chris Brown continue-t-il à dire qu'il est rappeur ? Pour moi il n'y a pas un de ses morceaux qui soit réellement du rap. Certes, le bonhomme sait rapper, et il a plusieurs occases de le prouver d'ailleurs. Mais s'il rappait vraiment, il n'aurait justement pas à le "prouver" de temps à autres ; il serait constamment entrain de le faire, n'est-ce pas ? Hors, dans "Ayo" ( mon exemple pour tout il faut croire ), il y a clairement une partie à la fin du morceau, dédiée à une session de rap,où Tyga et Chris s'en donnent à coeur joie,et en plus, ils sont bons les petits ! Pourquoi ne pas faire quelque chose de ce genre pendant toute la chanson alors ? Parce qu'en plus de ça, là le qualificatif de rappeur leur irait comme un gant. Bon j'admets chipoter un peu à vrai dire, il y a quand même quelque chose dans leur diction générale, qui ressemble clairement à du rap. Mais je ne peux m'empêcher de comparer ce genre d'artistes à Kanye West qui par exemple, n'a pour moi jamais fait de r'n'b. Il pourrait, pourtant,se laisser aller, céder à la mode de ce mélange de genre,qui fait que le r'n'b n'existe plus vraiment, mais il ne le fait pas. Il cède à d'autres mode, mais c'est un débat différent.

Tout cela pour dire finalement que le rap me plaît, et me plaira sans doute toujours, qu'il se base sur du 2pac ou du Jason Derulo, mais jusqu'à maintenant, il me tardait quand même de pouvoir parler d'un rap de qualité,ce que je n'avais plus vraiment fait depuis Aer. Aussi, lorsque j'ai entendu parler de G-Eazy en début d'année scolaire (Septembre 2014 donc),  je me suis,pleine d'espoir ( ce qui me ressemble peu) empressée de le googler. C'était au "Charlotte's bar", un bar de la rue de Lappe à Paris ( j'en fais la pub au passage, c'est un bar minuscule, mais qui ne passe que de la bonne, et le service n'est pas radin en alcool). Un mec un peu bourré mais pas trop, me parlait de Jay-Z,et de son immense fortune, de sa gloire, Beyoncé, des nichons. Puis il était finalement revenu sur Jay jay, avec pour but de me questionner sur mes goûts en matière de rap. Mon attirance pour le genre n'étant -vous le savez maintenant- pas bien connue, il ne m'était de ce fait, pas souvent arrivé d'en discuter, et j'étais trop habituée à répondre "Vampire Weekend" ou "Arctic Monkeys" dès qu'on me parlait musique. Là, le mec avait beau avoir petit un coup dans le nez, et ne pas m'intéresser plus que ça, je m'étais sentie en interrogatoire, voire piégée par ses questions pourtant simples: "Tu aimes Jay-Z ? Niveau rap, tu es plus quoi?". Big Sean passant justement, au moment même où il me le demandait, et bien que je sois réellement une grande amatrice du travail ce rappeur, j'avais peur de passer pour une inculte qui, prise au piège, saisissait le premier artiste qui lui passait sous la main. Les quelques secondes que j'avais utilisées pour réfléchir m'avaient fait me dire ceci : si je répondais Big Sean maintenant, je ne passais pas pour une inculte, après tout, ça prouvait que je connaissais le morceau qui passait non ? Rien de plus qu'une preuve de mes riches connaissances, et non pas d'une tentative flagrante de s'échapper de la conversation ! Mais n'arrivant pas à me convaincre de cela, j'avais finalement opté pour une idée différente. Eminem ? Trop classique ! Mais c'était la vérité pourtant ! Si j'aimais Eminem, il fallait bien que je le dise ! Et puis l'autre là, il était pas classique aussi, avec son Jay-Z ? Pourquoi pas ne pas lui faire écho ? En même temps, être un peu originale, avait toujours été quelque chose que je voulais ( sans forcément y parvenir) . C'était l'occase de briller un peu, pourquoi ne pas parler des Rizzle Kicks à ce moment là ? Trop inconnus ? Trop juvéniles ? Il allait me prendre pour une amatrice ! Mais n'était-ce pas ce que j'étais ?

Quoiqu'il en soit, je m'adonnais à cette petite crise intérieure pour rien du tout puisqu'une poignée de secondes après, c'est lui qui répondait à sa propre question ; "Moi personnellement G-Eazy, j'adore."Je lève mon éternel sourcil interrogateur. Se foutait-il de ma gueule ? Cela faisait 10 bonnes minutes qu'il me parlait de Jay-Z. Voyant mon incompréhension, l'homme avait ri :"Ji izi", avait-il reprononcé.Vint alors mon "aaaaahh", qui n'avait en fait aucun sens puisque je ne connaissais nullement le bonhomme en question, mais trop heureuse d'avoir compris que mon interlocuteur ne mentionnait pas deux fois la même personne, comme pris d'une violente crise d'Alzheimer. "Tu connais ??" Excitation maximale, le mec avait mal interprété ma réaction. "Non non pas du tout", avais-je mollement répondu, avant que le type ne se mette à me faire le récit complet de la vie de l'artiste. J'apprends donc que nous parlons d'un artiste californien, 25 ans au compteur, rappeur mais aussi producteur, révélé en 2011 ( à cet instant je me sens à la masse), mais dont le premier album studio est sorti en Juin dernier ( là je reprends du poil de la bête) et que tous les titres sont des tueries. Mais là, ça en devient trop subjectif pour moi. Je dégaine donc mon fidèle iPod, demandant à mon nouvel ami d'inscrire le nom de l'artiste dont il me fait l'éloge. D'emblée, j'aime assez le nom de scène, la façon dont il s'écrit. Et je me surprends moi-même, lorsque je pianote ce nom sur Google, dès les portes du Charlotte's bar passées. Je tombe vite sur les photos du gars, qui immédiatement me plait. Écouteurs en place,je traverse la place de la Bastille sur "I mean it", le premier morceau proposé lors de la recherche. Le refrain vous claque dès le début, et il n'est à priori pas très sympathique "If I ever said I fucked your bitch, just know I mean it" ("Si j'ai dit un jour avoir baisé ta nana, sache c'était vrai"), mais c'est ce qui est bon à vrai dire. Le type répète vingt fois qu'il "mean it", quoi qu'il fasse, et la répétition n'est même pas gênante. Ca y est, on voit de quoi le refrain a l'air,et l'esprit de la chanson par la même occase. Cette voix étrange (mais sympa ) que je croyais être celle de G-Eazy, laisse place à la véritable ; surprenante de douceur, avec un flow du tonnerre. Le mec n'a même pas besoin de déblatérer à toute vitesse, son débit est fluide, on comprend sans peine tout ce qu'il dit : une diction irréprochable. Le ton de la voix, donne l'impression qu'il se fout littéralement de notre gueule.Vu le thème de la chanson, je me demande immédiatement si les deux ne sont pas liés, et cherche sans plus attendre, à en avoir le coeur net. La seconde et dernière chanson que Youtube me propose sur-le-champ, est "Let's get lost". Dès le début, la voix d'une femme vous envoûte, et je constate qu'elle ne me dit rien du tout. Il me faudra googler cette voix par la suite. Mais chaque chose en son temps et pour l'heure, j'attends G-Eazy, que j'aime déjà. Vient alors ce que je pensais : le ton est moins ironique, et même carrément pas. Pour autant, la voix ne change pas, toujours posée,calme, et un rap précis, réfléchi. Le genre qui me plaît en fait. Le lendemain,je visionne le peu de clips que le rappeur ait, les quelques interviews aussi. Avant de m'attarder sur son physique avantageux, je constate qu'il aime Big Sean. COMME MOI, quelle coïncidence ! On a déjà beaucoup en commun, Gigi et moi. Mes recherches approfondies me mènent finalement ( comme bien souvent lorsque je me penche sur un artiste) à télécharger "These Things Happen"* premier album donc, du jeune G-Eazy. 16 titres en tout. Je trouve ça beaucoup. Un album doit pour moi comporter entre 9 et 12 morceaux. Au-delà, il y a moins de chances que j'écoute l'album en profondeur et de ce fait, que je puisse réellement l'affectionner, ou même simplement le juger. J'entreprends malgré tout mon écoute, et suis ravie de constater que mon amour naissant pour l'artiste se confirme. Bien entendu, certains titres me font moins d'effet, voire me laissent indifférente, mais la grosse majorité me ravit, et mentalement, je place aussitôt G-Eazy dans ma liste des coups de coeur.


                               G-Eazy qui visiblement se fait coiffer

Il s'agit donc bien entendu d'un artiste que je vous conseille. Si vous êtes féru de rap, vous devriez aimer sans peine. Si ça n'est pas trop votre truc, mais que vous voulez tenter l'expérience, je pense que G-Eazy est une bonne initiation. Rien d'agressif ou de trop plat, une voix cool, et de nombreuses collaborations sur différents titres, qui rendent ses morceaux vivants, donc pas de risque de s'ennuyer. Et si vous tombez effectivement amoureux de l'artiste, c'est le moment de prendre ses places pour aller le voir en concert à l'Olympia de Paris, le 6 Juillet prochain. Il sera en compagnie de Big Sean (tiens donc) et Rae Sremmurd ("Aint got no type...NAH"). Pour ma part, je m'y rend et vous aurez bien sûr, droit à mon compte-rendu complet.

En y repensant, je m'étonne que le mec éméché du bar ait tapé aussi juste. J'ai pris son numéro ? Il me ferait un super mentor question rap.

*Sorti en 2014

dimanche 30 novembre 2014

Le retour, en albums !

Les albums à écouter



Hello ( is it me you're looking for ?) ! 
Voilà un certain temps que je n'ai rien publié, mes vacances d'été ayant été plutôt mouvementées, et ma rentrée... Assez laborieuse je dirai.
Ainsi, en cette matinée Dominicale grisâtre, je reprends du service, et vous propose une petite liste des albums à connaître sur le bout des doigts ; ceux que si vous ne les connaissez pas ben...Il faudra sérieusement remédier à ce problème, en passant par ceux que je vous conseillerai de découvrir, et ceux qui vous évoqueront sans doute quelque chose, sans pour autant vous être très familiers. Je regrouperai ici, à la fois les albums de l'année précédente, et à la fois ceux de l'année encore en cours. Je ne tenterai pas de me projeter avec un "les albums de 2015 à surveiller", car ça n'a pour moi aucun sens de discutailler de ce qui n'existe pas encore, peu importe le nom ( ou la renommée) de l'artiste. Je ne parlerai également pas de l'année 2012 ; si vous avez loupé le coche, je ne peux rien pour vous les amis. Mais rassurez-vous, si vous commencez à vous tenir au courant de ce qu'il faut écouter dans une vie, dès aujourd'hui, rien n'est perdu.

Je commencerai donc par les albums qu'il est inutile de présenter ( en gros s'ils ne vous disent rien, sentez-vous nuls ) :

 Random Access Memories, Daft Punk, sorti en 2013

 AM, Arctic Monkeys, sorti en 2013


 Modern Vampires of the City, Vampire Weekend, sorti en 2013

G.I.R.L, Pharrell Williams, sorti en 2013

  (Racine carrée),Stromae, sorti en 2013


 Lazaretto, Jack White, sorti en 2014

Continuons avec la coolitude absolue. Des albums géniaux, peut-être pas cultes, mais en fait... Si. Quand même un peu ( dans nos têtes ).


 Supermodel, Foster the people, sorti en 2013


 Melophobia, Cage the elephant, sorti en 2013


Royal Blood, Royal Blood, sorti en 2014

Love frequency, The Klaxons,sorti en 2014


Turn blue,Black Keys, sorti en 2014

Parlons maintenant du degré en-dessous de la coolitude absolue : la coolitude tout court. On kiffe bien, on s'amuse, et c'est cool.

Native, One republic,sorti en 2013

Bad blood, Bastille, sorti en 2013

Chaleur humaine, Christine and the queens,sorti en 2014


Viennent ensuite les petits jeunes trop mignons. Ils sont jolis comme des coeurs et ils font de la musique cool. Ai-je besoin d'en dire plus ?

 
Roaring 20's,Rizzle Kicks,sorti en 2013


Shangri La, Jake Bugg, sorti en 2013

 Snapshot,The Strypes, sorti en 2013

Aer, Aer,sorti en 2014

The new classic, Iggy Azalea, sorti en 2014


Where I belong,Cris Cab, sorti en 2014

Et enfin, il y a les "On écoute parce que c'est comme ça." On se dit que par respect de sa religion, par principe, il faut écouter. Il s'avère que ça n'est pas forcément génial, ou alors au contraire, belle surprise, mais on écoute, c'est tout.

 Beyoncé, Beyoncé, sorti en 2013


Tyranny, Julian Casablancas+The Voidz,sorti en 2014

 Ghost stories, Coldplay, sorti en 2014

Sheezus, Lily Allen, sorti en 2014

Everyday robots, Damon Albarn, sorti en 2014


V, Maroon 5, sorti en 2014

Voilà ce qu'il faut connaître selon moi, mais évidemment, il s'agit ici d'une micro-liste; destinée à vous mettre un peu sur les rails, au cas où vous seriez largués musicalement. Naturellement, mes goûts musicaux entrant en jeu, les genres de musiques ne varient pas énormément, et la liste peut de ce fait, sembler doublement restreinte, je le conçois. Mais ce genre d'article, reviendra assez souvent, de manière à ce que votre catalogue d'albums, s'étoffe le mieux possible. En attendant, si les albums ci-dessous ne vous évoquent rien, vous avez pour boulot d'y remédier. Cessez donc toute activité, et polluez Youtube/Deezer/Autre de vos recherches ardentes.

Je vous embrasse avec passion,

Théa W.